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3 octobre 2010 7 03 /10 /octobre /2010 19:06

Sur la route de Saint-Jacques de Compostelle en vue d'aider au financement de la rénovation de notre petite Eglise, Jennifer Palmer nous envoie de ses nouvelles:

(Rappel: vous pouvez adresser vos dons à l'association A.S.R.P.C.C.C.D chez Mr FINCK Anthony 33350 Doulezon)

troncons_stjacques.jpg

3 septembre 2010: Pèlerinage à St Jacques de Compostelle

 

Après en avoir rêvé pendant des années et après un an et demi de préparation, c'est enfin parti pour la grande aventure.

 

Il est désormais trop tard pour se demander si le sac à dos est assez grand et assez léger ou si les jambes vont tenir 800 kms de marche. Demain dès 12h00, le train quitte la gare St Jean en direction de St Jean Pied de Port et du Camino.

 

Si, à l'origine, ce sont pour des raisons personnelles et spirituelles que j'ai décidé de faire le pèlerinage de St Jacques de Compostelle, l'idée de récolter des fonds pour la rénovation de l'église de Doulezon était une occasion à ne pas rater. J'en profite donc pour remercier tous ceux qui ont exprimé un intérêt et qui soutiennent ce projet.

 

Au vue de la difficulté de la première étape du pélerinage, Thérèse et moi même avions décidé de faire cette partie de la marche en juillet et je peux vous dire que nous étions très heureuse d'avoir pris cette initiative!

 

En juillet le Camino commence pour nous à St Jean Pied de Port à 200m d'altitude pour ensuite monter jusqu'à 1400m après 21 kms, puis redescend à 1000m à Roncevaux 27 kms plus loin. Nous avons démarré en fin de matinée et nous nous sommes arrêtées pour la nuit au refuge d'Orisson où nous avons passé une merveilleuse soirée en très bonne compagnie. Je pense en particulier à Jacques qui nous a donné de précieux conseils sur le Pèlerinage.

 

Tôt le jour suivant, après un bon petit déjeuner, nous avons démarré une marche difficile de 11kms en direction du Col de Lepoeder avant de redescendre sur 8 kms jusqu'à Roncevaux où, exténuées mais heureuses, nous avons trouvé quelques bières fraiches! Nous sommes ensuite retournées à St Jean Pied de Port par l'Expres,

 

Ce fut un excellent week-end et nous avons quitté St Jean Pied de Port enthousiastes et excitées par ce qui nous attendait, le Camino, cette fois-ci « pour de vrai ».

 

Vos pensées et prières sont encourageantes et vos conseils très précieux,

 

Je vous redonnerai de mes nouvelles dès que je trouverai un accès internet.

 

 

Jennifer

 

9 septembre 2010: St Jean Pied de Port-Estrella

 

Comme promis, quelques nouvelles de ma progression.

 

Avant de démarrer je suis passée à l'Eglise de St Jean Pied de Port pour allumer quelques bougies et réfléchir à ce que nous allions entreprendre. J'avais également une pensée spéciale pour une amie qui m'est chère et que je connais depuis 1967,  qui prend avec beaucoup de courage un chemin bien plus difficile que le chemin que je m'apprête à prendre.

 

L'express nous a menées à travers la montagne jusqu'à Roncevalles, où nous avons fait tamponner nos livrets, pour redescendre ensuite et nous déposer à notre premier arrêt, Zubiri. Assez difficile mais nous sommes enthousiastes et en forme. Nous avons passé la nuit dans un auberge très simple mais propre où nous avons partagé un bon repas en très bonne compagnie. Nous étions prêtes pour continuer vers Pampelune où nous avions rendez-vous avec Robin, une amie américaine qui est venue de Boston pour faire une partie du pèlerinage avec nous.

 

Juste avant Pampelune, après des montées et des descentes difficiles, Thérèse a décidé de faire une pause dans le coin afin de soigner ses pieds et j'ai continué jusqu'à Pamplune pour retrouver Robin. Nous avions prévu avec Thérèse de nous rejoindre si possible le jour suivant mais sachant que Robin avait peu de temps, nous nous rejoindrions probablement plus tard.

 

Nous avons manqué un rendez-vous avec Thérèse à Pampelune donc Robin et moi-même avons décidé de continuer la marche tout en gardant contact avec Thérèse par SMS... ce qui s'est révélé être un désastre puisque le seul contact possible avec Thérèse est de passer par son mari en France. Le Camino est un pèlerinage où tout le monde prend soin des uns et des autres donc Thérèse n'est pas seule, et si tout va bien et que nous arrivons à communiquer, nous nous retrouverons à Burgos.

 

Les jours suivants ont été très difficiles, en particulier le deuxième où après 22kms de marche nous sommes arrivées dans un village pour trouver une auberge mais cette dernière était complète. Nous avions le choix entre continuer plus loin dans l'espoir de trouver des places disponibles ou dormir à la belle étoile.  A notre grand soulagement nous avons trouvé des lits un peu plus loin.

 

Nous sommes maintenant à Estella. Au vue de l'état de nos pieds, nous avons décidé de nous poser un jour de plus afin de soigner nos ampoules et de réduire la distance qui nous sépare de Thérèse.

 

Le Camino est une merveilleuse aventure. Il y a eu des moments de solitude et des moments de partage avec d'autres pèlerins rencontrés sur le chemin et petit à petit le voyage intérieur commence.

 

 

Sur cette note philosophique je vous dis à bientôt

 

Jennifer

11 septembre 2010: Estella-Los Arcos- Vianna

 

Bonjour à tous...

 

Après presque une semaine de marche, la routine commence à s'installer mais c'est indispensable.

Lever à 6h00 (pas le choix puisque tout le monde est levé et que cela ne fait pas très sérieux en tant que pèlerin de s'accorder une grasse matinée!)

Petit déjeuner parfois fourni par l'auberge mais le plus souvent acheté sur le chemin.

Nous prenons ensuite la route jusqu'à environ 11h00 où nous tombons de fatigue dans le premier lit disponible.

Douche, lessive, sieste puis nous trouvons un endroit pour manger si nous sommes trop fatiguées pour faire à manger dans l'auberge. Ah oui, j'allais oublier: une bière fraîche précède en général la douche...

 

Pas de nouvelle du mari de Thérèse. Pas de nouvelle, bonne nouvelle. Thérèse a peut-être décidé de ralentir la cadence.

 

La campagne espagnole est magnifique mais nous met à rude épreuve. Beaucoup de montées et de descentes assez raides mais le plaisir que nous prenons dans tout cela est presque impossible à décrire.

 

Le bonjour aux Doulezonnais qui font une marche de 10 kms afin de récolter des fonds pour la rénovation de l'Eglise.

 

A partir du 18 septembre je ne serai plus en binôme et je continuerai la marche seule. Bien que cela m'effraie un peu, je pense à tous mes « sponsors » et je ne vous décevrai pas!

 

Et j'ai déjà fait 200kms, donc ¼ du chemin à parcourir!

 

A bientôt

Jennifer

 

15 septembre 2010: Vianna-Belorado et plus loin

 

Encore moi!

 

La route est désormais très différente. Beaucoup plus plat, excessivement chaud et sans ombre. Différent mais tout aussi exigeant. Mais on continue. L'eau n'est pas un problème, même chaude mais à plusieurs reprises c'est la nourriture qui manquait. Ce fut le cas ce matin ce qui a rendu les 3 premières heures de marche extrêmement difficile.

 

En général nous démarrons vers 7h-7h30 et nous nous arrêtons pour une pause après 3 heures de marche au frais. C'est bien différent l'après midi, il fait très chaud et en général lorsque nous arrivons dans un village il faut encore faire une montée jusqu'à l'église pour trouver une auberge.

 

J'ai désormais un bon rythme, mon sac semble avoir la taille et le poids idéaux, mais la semaine prochaine je serai seule (à moins que Thérèse me fasse signe me demandant de l'attendre) pour attaquer la Meseta. Mon indispensable guide indique qu'il faut une volonté de fer... mais au moins c'est plat.

 

Ce qui est intéressant, c'est le fait que des amis commencent le chemin ensemble, se séparent, se retrouvent, se joignent à d'autres. La bienveillance et l'amitié ponctuent le chemin donc le fait d'être seule n'est peut être pas si effrayant après tout.

 

Merci pour tous vos mails d'encouragement!

 

Jennifer

 

17 septembre 2010: Pluie et leçon d'humilité

 

Bonjour à tous...

 

Nous sommes arrivées à Burgos cette après midi. Déjà 300kms et cela se sent.

Mon guide sur le Camino suggère de prendre un bus pour rejoindre le centre ville et je comprends pourquoi. Pleines de bonne volonté, nous avons entamé les 10 kms nous séparant du centre ville, sur une route déprimante à travers une zone industrielle...avant de faire demi-tour.

 

Le temps est beaucoup plus clément avec quelques gouttes au passage, ce qui rend la marche plus agréable à condition que la route ne devient pas trop glissante.

La marche d'hier était merveilleuse avec un peu de relief sur 12 kms pour finir à travers une forêt paisible en direction de San Juan de Ortega puis Ages.

 

A San Juan de Ortega, nous avons rencontré 2 femmes de la République Tchèque, que nous avions remarqué plus tôt car une des femmes semblait être enceinte d'au moins 6 mois. Alors que nous discutions de la fatigue et de la chaleur, je dis à la femme « enceinte » que cela doit être encore plus difficile pour elle. Elle me répond qu'elle n'est pas enceinte et mais qu'elle souffre d'une maladie des reins et du foie. Entreprendre un pèlerinage de 800 kms dans un état de santé aussi fragile était vraiment une leçon d'humilité.

 

Robin a quitté Burgos cette après midi et je suis plutôt triste. Quarante ans d'amitié et toujours autant de choses à se raconter, c'est précieux. Alors bon vent Robin et merci pour ta compagnie.

 

Demain, si je n'ai pas réussi à contacter Thérèsse, je prends la direction de la Meseta...

Je donnerai de mes nouvelles dès que je tombe sur un accès internet,

 

Merci pour vos encouragements, plus que 500kms!

 

Jennifer

 

22 septembre 2010: La Meseta

 

Hola!

 

Après le départ de Robin, j'ai quitté Burgos le lendemain au petit matin dans le noir, accompagnée d'une jeune allemande qui parlait très bien l'anglais. Et heureusement qu'elle se trouvait à mes côtés. Alors que je marchais avec les bâtons de marche que m'avait laissés Robin, mes lacets se sont coincés dans les rochers et je suis tombée la première. J'avais attaché les bâtons autour du poignet- PLUS JAMAIS- ce qui m'a empêché de me rattraper ou d'amortir la chute.

Résultat, un genou blessé, un poignet blessé, une grosse bosse autour de l'arcade et un impressionnant œil au beurre noir. Ma charmante compagne de route a tout de suite sortie sa « pharmacie » et s'est occupé de moi afin que je puisse continuer (au final 30kms). J'étais tout de même un peu (en fait très) choquée et j'ai décidé de prendre mon temps les jours suivants en ne faisant que que 10 à 12 kms.

A Fromista j'ai demandé mon chemin pour aller à l'hôpital et un merveilleux vieil homme a insisté pour m'y conduire en me tenant par le bras. La gentillesse des inconnus ne cessent de me surprendre.

 

Je suis maintenant en forme et aujourd'hui, après 30kms de marche, je suis arrivée vers Teradillos, à l'extrémité de la Meseta. J'ai rencontré des gens formidables de nationalités et d'horizons très différents, dont un hollandais qui a démarré le pèlerinage depuis la Hollande et qui propose des massages des pieds aux pèlerins fatigués. Ce soir je suis parmi un groupe de pèlerins français et je vous laisse imaginer le sujet de conversation...la cuisine!

 

L'étape de la Meseta est une étape sans pitié, l'extrême fatigue et grande chaleur étant mes compagnons de route. La Croix Rouge fait des tournées régulières proposant de l'eau aux pèlerins et s'assurant que tout va bien et c'est très rassurant de les voir.

 

Merci encore et comme toujours à tous mes lecteurs. Vos emails allègent mes pas qui sont de temps en temps très lourds.

 

Jennifer

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commentaires

Y
<br /> Bravo pour votre pèlerinage et bon courage pour la suite...<br /> <br /> Nous vous suivons par la pensée et par le blog.<br /> <br /> Très cordialement<br /> <br /> <br />
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